Séjour à Organbidexka

Depuis toujours les oiseaux migrateurs qui traversent les Pyrénées font l’objet d’une chasse effrénée. Les cols sont loués aux enchères par les chasseurs de palombes. Pour la première fois en 1979, un groupe d’ornithologues engagés offre un prix supérieur aux chasseurs. Le col d’Organbidexka s’ouvre au passage des oiseaux qui pourront poursuivre leur voyage vers le sud sans subir de lourdes pertes.
Situé dans les Pyrénées atlantiques près de la mythique forêt d’Irati, le col se trouve au sein d’un couloir de migration naturelle emprunté par des milliers d’oiseaux.  
En fonction de la saison nous rencontrons principalement rapaces, cigognes, pigeons, grues... qui sont observables de jour, contrairement à d’autres oiseaux comme les limicoles et certains passereaux qui migrent de nuit.
Les ornithologues d’OCL (Organbidexka Col Libre) se relaient pour compter les oiseaux selon un protocole précis qui permet d’évaluer d’années en années la fréquentation du col.
En 2008 la gestion du col d’Organbidexka ainsi que 2 autres endroits : Lindus et Lizarrieta est reprise par la LPO (Ligue de Protection des Oiseaux). Un permanent est sur place tous les jours du 15 juillet au 15 novembre du lever au coucher du soleil pour dénombrer le nombre d’oiseaux, Il est aidé par de nombreux ornithologues amateurs ou professionnels qui viennent passer quelques heures à plusieurs jours.
Par ailleurs, l’association OCL qui est devenue « Oiseaux-Cols-Libres », continue ses activités d’observations et de pédagogie et a ouvert en 2010 et 2011 deux nouveaux sites d’observation à Urrugne et sur le col de Soulor.

Le public de passage est bienvenu mais il peut être déconcerté par l’observation, car il y a souvent de longues périodes d’attente sans rien voir. Mais pas question de s’endormir, car des petits points peuvent apparaitre soudain à l’horizon et monter rapidement vers le col. En observateurs aguerris, les spotters n’ont pas leur pareil pour reconnaitre les espèces que nous avons du mal à distinguer même avec les jumelles. Mais quel spectacle d’assister à un passage de cigognes et aux tournoiements d’un groupe de bondrées à la recherche des courants ascendants. Des explications sont fournies sur place aux visiteurs de passage. Ils peuvent aussi se rendre à la permanence située près des chalets d’Irati où ils bénéficieront d’informations supplémentaires et d’une exposition.

Au fur et à mesure des observations, les données sont enregistrées sur une base de données connectée. Il est ainsi possible de suivre en direct l’évolution des migrations sur
www.migraction.net  

Nous avons passé quelques jours dans une bonne ambiance fin août, devant ce paysage magnifique, parfois dans le vent ou sous un soleil intense. La pluie, le brouillard peuvent aussi être de la partie. Le lever et le coucher du soleil sur la montagne sont de purs enchantements. Chaque jour les monts dévoilent leurs mystères et des couleurs intenses orange et bleu déchirent la brume qui répand ses dégradés de gris.