SUR LA PISTE DES OURS SLOVÈNES

Avec une superficie de 20 273 Km² dont 60%  sont recouvert par la forêt, et une densité de population de moins de 100 habitants au Km² regroupés autour des villes la Slovénie offre de vastes espaces naturels favorables aux ours bruns dans lesquels ils prospèrent. Si bien que le ministère de l’environnement Slovène autorise chaque année l’abattage ou le déplacement de près de 70 bêtes afin de maintenir un quota d’environ 500 ours. La majorité des ours réintroduit dans les Pyrénées proviennent de cette région montagneuse située au sud de Ljubljana.  


Les ours possèdent une nourriture principalement végétarienne mais ils ne dédaignent pas poissons, mulots et carcasses d’animaux, surtout à la sortie de l’hiver. Pour l’instant ils trouvent assez de nourriture en forêt mais risqueraient en étant plus nombreux de s’en prendre aux denrées humaines. Les autorités Slovènes sont vigilantes et éliminent les dépôts illégaux de nourriture afin de ne pas attirer près des villages, cet animal opportuniste et débrouillard.

Les nombreux ruchers mobiles installés en forêt sont disposés sur des camionnettes ou dans des petites maisons. Ils possèdent des alarmes sonores et lumineuses pour effrayer les ours qui tenteraient de venir gouter le miel.
Leur relative abondance ne veut pas dire qu’on en croise à chaque détour de chemin Nous avons vu une fois sur une route forestière, une ourse et son petit qui ont disparu bien vite à notre arrivée. En général l’ours fuit l’homme qu’il détecte de loin grâce à son odorat très fin.




Pour les photographier avec le groupe d’Objectif Nature, nous étions installés dans des cabanes de bois devant lesquelles étaient dissimulées quelques poignées de maïs. Le milieu est peu modifié afin de permettre des prises de vues plus naturelles même si souvent nous pestions devant l’herbe ou la branchette qui cachait la tête de l’ours.

Dans le village voisin, un couple de cigognes blanches, favorisés par une nourriture locale abondante, a élevé 5 jeunes qui commencent à s’entrainer au vol en vue de leur prochain départ.

Ces moyennes montagnes font parties des Alpes Dinariques qui s’étendent de la Slovénie à l’Albanie le long de la mer Adriatique. Ce massif est constitué principalement de calcaire largement fissuré par l’érosion, qui abrite un des plus grands réseaux de cavités souterraines du monde et de nombreux abris pour les ours.
Pour mieux comprendre ce milieu karstique avec ses nombreuses failles et rivières souterraines, nous avons visité 2 sites :
 - Le Parc Naturel Régional de Rakov Skocjan où la galerie de la rivière souterraine Rak s’est effondrée en partie, créant par endroits de profonds ravins, des tunnels ou des arches selon le degré d’effondrement.


 - La grotte de Krizna Jama d’une longueur de plus de 8 Km comprend 22 lacs souterrains. Il n’y a pas d’aménagement lumineux et les visites sont limitées pour permettre à ce quatrième plus grand écosystème du monde à maintenir sa biodiversité. Durant la préhistoire, les ours des cavernes géants rentraient à l’intérieur pour hiberner. Cette espèce végétarienne est éteinte depuis plus de 10 000 ans. Actuellement les chauves-souris y passent l’hiver et de nombreux invertébrés dépigmentés y vivent encore. Les parois sont ornées par endroits de stalactites, de colonnes et de draperies de pierre que notre guide Igor a su mettre en valeur, en disposant çà et là des éclairages pour les photographier.

Dans la même région s’étend le lac de Cerknica, le plus grand lac intermittent d'Europe. A cette période de juillet, l’eau a laissé la place à de vastes prairies où la flore est à son apogée. Ce milieu abrite le râle des genêts, tout juste entendu, et le tarier des prés, vu au loin. 




Dans le jardin de la maison où nous logions, un affut de 4 places, de type bain d’oiseaux, nous a permis de photographier une trentaine d’espèces d’oiseaux dont : Pie grièche écorcheur, pic épeiche, gros bec, grive litorne, gobe mouche gris… Sans oublier la jeune couleuvre à collier qui avait élu domicile dans ce bassin.


Dans les champs alentours les adeptes de la macro ont photographié sur les fleurs sauvages : leptures tachetées, clairon des abeilles, écaille marbrée, réduve irascible, cétoines dorées et drap mortuaire…

Des opportunités complémentaires pour ceux qui ne souhaitaient pas aller tous les soirs aux ours ou qui meublaient le temps entre repas ou départs.