LA FAUNE DES NICHOIRS

Les vieux arbres creux comportant des cavités naturelles accueillantes pour les oiseaux étant de plus en plus rares, nous avons installé des nichoirs dans le jardin du Parquet Fleuri au sein de l’ENS de St Prix afin de permettre aux oiseaux cavernicoles de nicher plus facilement.
Pour constituer leur nid, les oiseaux entassent différents matériaux à l’intérieur de la cavité : herbes sèches, mousse, crins d’animaux, bouts de laine…
De ce fait il est conseillé de nettoyer régulièrement les nichoirs car les matériaux récoltés chaque saison finissent par remplir totalement la cavité. Parfois il reste des cadavres, des crottes, d’anciennes pontes.

C’est dans un environnement rendu féérique par la chute de neige de la nuit précédente, que nous avons accompli cette opération le dimanche 18 mars à 3 jours du printemps. La neige nous a permis de suivre les passages de chevreuil et renard dans la neige.
Le poids de la glace sur les rameaux courbe les branches, et les arbres plus fragiles cassent. La route des parquets a dû être dégagée suite à la chute de plusieurs branches de conifères. Dans la partie forestière, en haut du terrain, un grand saule blanc est tombé à un mètre de notre affut photo, juste avant notre passage.

Le contrôle des nichoirs nous a permis d’assister à un numéro d’équilibre, digne du cirque du Soleil, improvisé par Thierry et William.

Sur les 18 nichoirs visités, un seul n’a pas été utilisé. Il s’agissait d’un grand modèle destiné à la chouette hulotte. Les autres ont été occupés principalement par des mésanges bleues et charbonnières qui, étant bien nourries sur le secteur pendant l’hiver, restent dans les parages.
Certains nichoirs renferment des crottes fraiches, ce qui confirme la présence des oiseaux qui viennent y dormir. Pour leur assurer un meilleur confort hivernal, nous ne les nettoyons qu’en fin de saison.

Les oiseaux ne sont pas les seuls occupants. Après leur départ de nombreux squatters s’installent, en particulier des insectes.

Le bombyx disparate est l’un des plus assidus. Sa chenille s’y réfugie souvent en été pour y faire son cocon. Si c’est une femelle qui émerge de la chrysalide au printemps suivant, elle reste à l’intérieur et attire le mâle grâce à ses odeurs (phéromones).
La ponte, plaquée contre la paroi du nichoir, a l’aspect d’un amas feutré. Il s’agit des poils de l’abdomen de la femelle qui a recouvert ses œufs.
Nous en avons retrouvé plusieurs, ainsi que des débris de chrysalides.

Les bourdons terrestres s’installent parfois, mais cette fois c’est un nid de frelon qui a fut découvert dans l’un des nichoirs proche du jardin potager. Il n’a pas été terminé. La femelle fondatrice l’a-t-elle trouvé trop petit ? A moins que la mésange bleue occupante finale du nichoir ne l’ait délogée.

Des chenilles de teigne sont observées. Elles consomment les matières sèches : poils, plumes, anciens cadavres et tissent leur cocon au plafond du nichoir. Le Ténébrion meunier ou ver de farine également détritiphage s’y installe souvent en été.

Les mouches bleues ou vertes pondent sur les cadavres si la nichée n’arrive pas à terme ou que l’un des petits meure, les restes de leurs pupes sont fréquents. Pas de cadavre cette fois, mais une ponte de 7 œufs, retrouvée pratiquement intacte. Les parents ont dû être victimes d’un prédateur.

Coccinelles oranges, punaises, mouches, perce oreille, chrysopes… s’y rencontrent aussi pour hiverner. Sans oublier les nombreuses araignées qui se nourrissent de tout ce petit monde.

A peine posé les nouveaux nichoirs sont déjà visités par les mésanges, et même pendant nos travaux, les mangeoires ne manquent pas de convives : pinsons, mésanges, sittelles, bouvreuils, pic épeiche s’y succèdent régulièrement.

Suite à l’animation photo du 11 mars 2018 dans le jardin, les JNE (Journalistes pour la Nature et l’Écologie) ont publié sur leur site un article de Jane HERVE qui a participé à l’animation.

http://jne-asso.org/blogjne/2018/03/12/a-la-redecouverte-de-la-vraie-nature/

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