TENUES DE CAMOUFLAGE

Pour nourrir leurs petits, les oiseaux recherchent des insectes qui constituent au printemps leur principale nourriture. Pour se protéger ces derniers disposent de plusieurs ruses, le camouflage est l’une d’elle.

Il faut avoir un œil averti de naturaliste pour repérer ce petit coléoptère d’à peine 10 mm, quand il est immobile sur un morceau de bois vermoulu. Dès qu’il se sent menacé, il se fige en position immobile et se laisse tomber. Il est alors très difficile de le retrouver. Il porte le nom d’Anthribe longicorne (Platystomos albinus) et appartient à la famille des Anthribidés, petite famille voisine des longicornes et des charançons. Il vit sur le bois mort envahi de champignons dont se nourrit sa larve, d’où l’intérêt de conserver quelques vieux tas de bois.  
Après avoir été présenté lors de nos dernières animations, l’insecte a été remis sur le bois où il avait été trouvé sur le terrain de Saint Prix, proche de la forêt de Montmorency.


Pour découvrir les discrets papillons nocturnes, nous avons pratiqué une autre technique : l’élevage des chenilles.

Celle de la bucéphale (Phalera bucephala) consomme différents feuillus, en particulier le chêne et le noisetier. C’est sous ces arbres qu’elle fut trouvée à l’automne dernier, alors qu’elle cherchait un endroit pour effectuer sa nymphose souterraine. La conservation de sa chrysalide nous a permis d’assister à son éclosion en avril. De la famille des Notodontes, le papillon simule, quand il est posé, un petit bout de branchette cassée grâce aux taches claires de sa tête et de ces ailes.


La cucullie de la Scrophulaire (Shargacucullia scrophulariae) est un papillon de nuit de la famille des noctuelles. Il n’est pas très rare mais difficile à rencontrer car, outre son aspect de vieux bois, il n’est pas attiré par les lumières.
Les chenilles, qui vivent sur les Scrophulaires et les Bouillons blancs, sont en revanche faciles à voir et très colorées. Si nous les ennuyons, elles émettent une goutte de salive âcre ce qui suffit à dissuader les prédateurs mal intentionnés. Après avoir passé l’hiver dans un solide cocon souterrain, elles éclosent au printemps. Toutefois si les conditions climatiques sont défavorables, ces papillons retardent leurs émergences et peuvent rester plusieurs années en terre.

Nous les retrouveront certainement lors de notre prochaine animation macro photo à l’étang de Vallière près de Santeuil le 24 juin prochain.


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Commentaires: 1
  • #1

    Michelle (mardi, 12 juin 2018 12:40)

    Les articles sont toujours aussi intéressants. Un vrai puits de science ! Merci pour tous ces détails qui vont me permettre de regarder autrement les insectes, chenilles (chenilles qui simulent, chenilles-caméléons),...
    Bravo pour ce respect de la nature et ... pour ce blog !!!!